Thierry Casasnovas, un résistant antisystème ?

Une nouvelle stratégie offensive

Le silence est la pire des solutions. C’est le conseil donné par Thierry Casasnovas ce 16 février 2024 au naturopathe Eric Gandon, ce dernier s’exprimant pour la première fois en vidéo, après son placement en détention provisoire suite au décès d’une femme lors d’un stage de jeûne qu’il encadrait. Le silence, c’est pourtant ce que l’avocate de Thierry Casasnovas avait conseillé à son client, suite à sa mise en examen pour huit chefs d’inculpations il y a un an. Après deux communiqués de presse lus face caméra, le vidéaste catalan avait un temps disparu des écrans, indiquant vouloir respecter scrupuleusement son contrôle judiciaire, laisser le reste de son équipe prendre le relais et se concentrer sur sa défense.

Pourtant, la cure médiatique n’aura duré que six mois. En novembre 2023, Thierry Casasnovas revient sur YouTube avec une vidéo intitulée “Rupture de Jeûne”, dans laquelle il indique avoir choisi un nouvel avocat : le non moins médiatique Fabrice Di Vizio. On apprendra dans un entretien accordé par Casasnovas à Egalité et Réconciliation (le site d’Alain Soral) que c’est le même Eric Gandon qui, depuis sa prison, a conseillé à Casasnovas de choisir Di Vizio. Le catalan explique que sa précédente avocate avait une logique « soumise », lui demandant  « de ne pas faire de vagues ». Tout le contraire de  son nouveau conseil, qui d’après lui, aurait su lui redonner son courage, sa colère intérieure et sa détermination, et surtout sa “légitimité à dire que tout ceci est un faux procès. Les charges qui me sont reprochées sont totalement fausses et bidons (…) ce dossier est creux, il n’y a rien (…) c’est plutôt moi qui devrais demander des dommages et intérêts à la société.” 

Même tonalité du côté d’Eric Gandon, qui affirme qu’il était enfermé pour des raisons politiques. On reconnait les envolées exaltées de l’ancien chroniqueur de TPMP qui, avec son ex-ami Florian Philippot, aime aussi à se prendre pour un résistant politique. On imagine que c’est tout ce que le youtubeur avait envie d’entendre, lui qui s’était toujours rêvé en opposant n°1 face à un système acculé souhaitant abattre un ennemi le mettant en danger. Dans sa vidéo « Rupture de Jeûne », il explique donc que sur les conseils de son nouvel avocat, il va “remettre les pendules à l’heure” et bientôt revenir pour une saison 2 de RGNR.

Son retour sur le devant de la scène a d’abord commencé sur YouTube, avec environ une nouvelle vidéo par semaine. La promesse était en premier lieu de répondre aux attaques en revenant (encore) sur le bras qui repousse, l’éloignement de la médecine, son prosélytisme religieux et les incohérences dans son récit personnel… Une entreprise de réécriture du réel, bien ancrée dans l’ère de la post-vérité, lors de laquelle il déforme sciemment les critiques et passe sous silence ses propos les plus problématiques. Des modèles de manipulation usant de tous les artifices et de tous les mensonges pour ne pas répondre précisément à ce que nous (et d’autres) lui reprochons. Il affirme, par exemple, n’avoir jamais incité les gens à ne pas aller voir leur médecin ! Bien sûr, sans montrer les propos que nous avions compilés dans cette vidéo.

Après ces éclaircissements, il a repris les vidéos habituelles : chacune centrée sur un sujet de santé (cancer, diabète, jeûne, stress…) en prenant soin de toutes les achever sur une recette de jus concoctée avec un bel extracteur Kuvings de son partenaire Warmcook. Pourtant, l’étourdi aura à chaque fois oublié de préciser à YouTube que ses vidéos contenaient un partenariat commercial rémunéré… Est-ce pour cela que la plate-forme en a supprimé plusieurs ? Difficile à dire, d’autant que dans celles traitant du cancer et du diabète, il tenait des propos qui ont aussi pu déclencher l’activation de la modération de Google.

Mais Casasnovas n’allait pas laisser les GAFAM gâcher son grand retour. Il va alors s’appliquer à jouer selon leurs propres règles. Dans une vidéo publiée en janvier 2024, il se réjouit d’avoir gagné 100 000 abonnés supplémentaires en quelques semaines et en explique la raison : “pour la première fois, j’ai fait quelque chose (…) j’ai mis un peu d’argent pour faire de la publicité sur les vidéos. Et là : boum ! Ça a explosé !” La technique semble porter ses fruits : alors qu’en décembre 2023 il plafonnait à 596 000 abonnés et peinait à atteindre les 100.000 vues sur ses dernières vidéos, sa chaîne YouTube s’envole pour atteindre 850 000 aujourd’hui. Sur l’outil de suivi Social Blade, on observe effectivement une croissance exponentielle depuis deux mois.

Sur Facebook, cela fait déjà des années qu’il met la main à la poche pour sponsoriser son contenu. Après Meta et Google, c’est au géant Twitter (devenu X) qu’il a décidé d’offrir de l’argent en s’abonnant à l’option Blue, lui permettant de disposer de la petite pastille bleue et de la visibilité qui va avec. Et, là encore, l’investissement paye. Il a augmenté de 300% son nombre d’abonnés sur un an. En février 2024, plusieurs internautes nous signalent voir apparaître dans leur fil des tweets sponsorisés de Casasnovas… Ce qui n’était, jusque très récemment, qu’un réseau lui permettant de surveiller ce qui se disait de lui, est devenu en quelques mois un canal de communication important dans sa stratégie de marketing. Il a su profiter de l’arrivée d’Elon Musk à la tête du réseau social, qui a rapidement détruit la modération, favorisé la désinformation et soufflé un vent conservateur dans les plumes de l’oiseau bleu.

Le 14 février 2024, à l’occasion du 13e anniversaire de sa chaîne YouTube, Thierry Casasnovas annonce une grande nouvelle sur tous ses réseaux. Quelques mois après la fermeture de rgnr.fr, il crée sa propre plate-forme de diffusion, de formation et d’échange autour de la santé et du vivant : rgnr.tv, la liberté. La miniature qui accompagne la vidéo de présentation ne fait pas dans la demi-mesure : dans une mise en abîme le Casanovas d’aujourd’hui contemple le Thierry d’il y a 13 ans, sous le regard christique d’une troisième version de lui-même flottant au-dessus des nuages dans un halo de lumière.

Miniature de la vidéo YouTube

Pour ceux qui apprécient le vidéaste, la promesse est alléchante : avoir accès à tout son contenu, cette fois délivré de la modération exercée par YouTube. On retrouve donc une section “Archives de RGNR (non censurées)” avec 50 pages de vidéos depuis 2011. Le site indique rassembler “toutes les vidéos depuis 2011”, pourtant les plus problématiques pour le catalan manquent à l’appel, comme celles dans lesquelles il prend la défense du multicondamné Guy Claude Burger ou se contredit sur son parcours de santé. Des vidéos qu’il avait déjà exfiltrées lui-même de sa chaîne, et qui n’ont bien sûr pas fait leur retour ici.

Les vidéos sont simplement intégrées sur le site, mais hébergées sur la plate-forme favorite des conspirationnistes français : Crowdbunker. Un site qui avait justement mis en ligne les cagnottes au profit de Thierry Casasnovas. Rappelons que ces dernières avaient atteint un total à six chiffres grâce à la générosité de ses soutiens pour l’aider à « traverser cette épreuve terrible ». Ainsi,  « Cette cagnotte permettra à Thierry et sa famille de sortir la tête hors de l’eau » d’après la page qui lui est dédiée sur la plate-forme.

Ce qui devrait lui permettre de sortir définitivement de l’eau (glacée bien sûr), ce sont les deux formules payantes d’abonnement à son nouveau site web : RGNR+ (5€/mois) et RGNR Premium (15€/mois). En effet, si la plupart des archives sont en accès libre, les vidéos récentes et celles à venir sont protégées derrière un paywall. Il le justifie dans sa vidéo de présentation : “Sur RGNR+, je vous partagerai tout, sans aucun tabou : jeûne et cancer, jeûne et diabète… je pourrai aborder tous les sujets sans aucune censure.”

Sa chaîne YouTube se transforme en espace publicitaire pour ces formules : le 19 février 2024, il y publie une vidéo teaser, épisode 0 d’une série de 12 vidéos à retrouver “en exclusivité sur RGNR+”. Une rubrique « autonomie » fait aussi son apparition, avec des vidéos sur la permaculture animées par Perrine, nouveau visage dans la famille rgnr qu’il décrit comme “en charge du jardin”, et qui apparaissait déjà dans une vidéo présentant Casasnovas comme un gentil éco-militant faisant son potager dans la montagne catalane. Cette vidéo très complaisante était le fait du Média en 4-4-2, là aussi dans le giron d’Alain Soral.

La seconde formule, dite Premium, est dédiée “aux personnes voulant reprendre la souveraineté de leur santé” d’après le site web qui précise : “Ce sont plus d’une dizaine de séminaires exclusifs, proposés par Thierry Casasnovas (…) ce sont des séminaires auxquels vous avez accès de manière illimitée, un formulaire de contact Prioritaire, mais aussi et surtout des questions et réponses exclusifs avec Thierry deux fois par mois afin de parfaire vos connaissances et répondre à toutes vos questions. Vous serez avertis deux fois par mois des sessions live avec Thierry à qui vous pourrez poser toutes vos questions.” C’est donc le retour de la dizaine de formations animées par Thierry Casasnovas qu’il commercialisait déjà auparavant, et qui seront bientôt rejointes par d’autres séminaires en ligne, si on en croit la page du site qui y est consacrée. Difficile de ne pas voir dans ces formations une entorse à son contrôle judiciaire lui interdisant de « participer ou organiser des stages ou formations en lien avec la naturopathie, l’hygiénisme, la santé ou le bien-être »… Attention, les formations s’appellent désormais des séminaires, et les stages prennent le nom de séjour. La page dédiée précise qu’ils dureront une semaine, en présence de Thierry. Pas sûr que cette pirouette sémantique parvienne à convaincre son juge d’instruction, d’autant que les CGV spécifient que “Le service proposé par REGENERE vise à mettre à disposition des clients des formations dans des domaines de la naturopathie (…)” Oups.

L’argent, le nerf de la guerre

Nouveau site, mais mêmes partenaires : Warmcook (le vendeur d’extracteurs de jus), Vidya (boutique bio en Belgique et acquise à la cause de la naturopathie), Envol (une application de méditation) et Bioessentiel, la boutique d’huiles essentielles de Nelly Grosjean (voir encart). On retrouve sur cette page et sous les vidéos des codes promotionnels d’affiliation, technique commerciale classique de tout bon influenceur en ligne.

Nelly Grosjean et sa fondation
Fille de la “papesse du cru” Irène Grosjean, Nelly est spécialisée dans la conception et la vente d’huiles essentielles. Elle a co-écrit un livre sur sa cure “detox” avec Miguel Barthéléry, le naturopathe condamné par la justice qui continue malgré tout d’exercer. Nelly Grosjean propose elle aussi des consultations personnalisées à distance, avec elle directement ou un de ses coachs. En décembre 2023, elle poste sur son canal Telegram un appel qui a attiré notre attention. Elle affirmait risquer de perdre sa fondation si elle ne recevait pas le soutien de seize nouveaux donateurs avant la fin de l’année. Nous ne sommes pas des spécialistes du droit suisse sur les fondations, mais cela ressemble fort à une incitation manipulatoire déguisée en ultimatum. En effet, la Nelly Grosjean Fondation est basée dans un luxueux immeuble au cœur de Genève. Son objet ressemble à une liste à la Prévert : “Promouvoir la biodiversité, la préservation de la planète, la plantation d’arbres, de plantes médicinales et l’agroforesterie, la formation à l’herboristerie, l’aromathérapie, l’alimentation vivante et les méthodes de santé holistique, les recherches en physique et santé holistique et quantique; promouvoir une écologie sociale pour l’autonomie alimentaire des populations les plus vulnérables, le respect des droits à l’alimentation et à l’eau potable, les recherches et actions pour diminuer la famine dans le monde; promouvoir la liberté et la santé au naturel pour tous, la recherche, la formation, la création et la mise en oeuvre de concepts et d’actions pour le déploiement de la santé holistique auprès des populations dans le besoin.” Au comité de direction de cette fondation, on retrouve Richard Benguigui, thérapeuthe psychocorporel en psychologie biodynamique, et Patrick Eraers qui souhaitait racheter une centrale à charbon en Slovénie en 2014. Un projet sans doute très rentable, mais peu compatible avec les objectifs environnementaux de la fondation. A moins que tout cela ne soit qu’un écran de fumée ? 

Le site accorde une large place à de nombreux témoignages, tous dithyrambiques au sujet de Thierry et de sa méthode. Il s’agit pour la plupart d’entre eux de messages collectés il y a plusieurs mois par Casasnovas pour, soi-disant, l’aider à se défendre devant les tribunaux. De longs et émouvants messages devenus de très beaux arguments marketing qui défilent sous l’œil de potentiels acheteurs, de quoi finir de les rassurer et de les convaincre. On note toutefois quelques messages qui semblaient directement s’adresser aux détracteurs de Casasnovas ou à la justice, et qui détonnent un peu sur le site. Nous avons retrouvé et contacté l’une des personnes dont le témoignage a été publié. Il semble que, conformément aux engagements pris par Casasnovas lors de la récolte, l’accord leur ait été demandé avant cet usage publicitaire.

Sur le site, on retrouve également un blog, contenant quelques articles sur la vaccination et diverses pathologies. Là encore, la plupart des articles sont réservés aux abonnés. Des textes majoritairement issus d’anciens magazines RGNR écrits par la compagne de Casasnovas, Estelle Sovanna. Un passage du papier au numérique réalisé en vitesse, comme le prouvent les renvois à d’autres pages du magazine papier encore inclus dans le corps du texte. Une technique qui a malgré tout l’avantage de permettre de remplir rapidement un site, donnant une impression de richesse à son contenu.

En se rendant dans les CGU GCV, on découvre un nouveau terme de l’équation : la société REGENERE LIMITED, étonnamment basée à Dublin, en Irlande, et représentée par Néotoria en tant qu’actionnaire anonyme. Jusqu’ ici on connaissait son association loi 1901, ses diverses SCI, sa SAS ACTINIDIA et sa SARL FRANCOUS. Cette dernière ayant été liquidée et radiée du registre du commerce début 2024.

Le registre du commerce irlandais, nous confirme bien l’existence de cette nouvelle structure, créée le 9 février 2024. Il s’agit d’une private company limited by shares (LTD), société anonyme privée dont la responsabilité des actionnaires est limitée au seul capital de l’entreprise. Elle est effectivement basée à Dublin, bien qu’on ne connaisse aucun lien entre la République d’Irlande et le sieur Casasnovas. Quant à Neotoria, il s’agit d’une entreprise dirigée par Franck Brunet, un français expatrié en Irlande. Son produit phare : l’ouverture et la gestion de sociétés en Irlande. Un service qu’il facture quelques centaines d’euros, à quoi il faut ajouter un abonnement mensuel pour la gestion et diverses options. Le site annonce l’intérêt d’une telle opération : “faire gérer sous ordre par un tiers son patrimoine tout en étant le bénéficiaire discrétionnaire. Le Trust en Irlande est un véhicule très intéressant pour la sauvegarde et le développement d’actifs avec une fiscalité très favorable et surtout une discrétion souvent recherchée.”

Le site web de cette entreprise interroge : non seulement il s’agit d’un simple modèle WordPress, mais plusieurs pages sont vides ou envoient un message d’erreur… même la foire aux questions est un “Lorem ipsum dolor sit amet.” On se demande comment les clients peuvent faire confiance à une société négligeant à ce point son site vitrine… L’amateurisme est visiblement toléré lorsqu’on vous promet discrétion et défiscalisation. En plus de la création de la société en Irlande, Neotoria propose tout un service entrepreneurial, la comptabilité, la boîte aux lettres, l’édition de fiches de paie pour le directeur… De quoi rester en règle avec les lois irlandaises et françaises, tout en sortant de cette boîte noire un maximum de cash non soumis à l’imposition en France.

Nulle part dans les documents officiels de Régénère LTD le nom de Casasnovas ou celui de sa conjointe n’apparaissent. C’est le principe d’une société écran : elle permet de disparaître derrière des prête-noms et des intermédiaires. C’est ainsi qu’on découvre que son unique actionnaire est la société NOMAD ENTREPRENEUR LIMITED en la personne de Marie Baussart. D’après son Linkedin, Marie Baussart est également Executive Officer de NEO CIRCLE LIMITED. Deux sociétés dont le directeur général est… M. Franck Brunet.

NEO CIRCLE LIMITED est l’entreprise derrière le site societe-france-irlande.com, prétendu partenaire de Neotoria, et qui propose une formation pour apprendre tous les avantages fiscaux et discrétionnaires de la création d’une société en Irlande. Franck Brunet indique aussi dans un article comment se rémunérer discrètement grâce à ce montage financier. On le retrouve aussi derrière cette page, elle aussi très… amateur, ressemblant à une de ces innombrables formations fantaisistes qui pullulent sur le web. Dans un autre document, on voit apparaître le nom de Carol Murphy comme directrice de REGENERE LIMITED. Une nouvelle inconnue qui pourrait être un prête-nom faisant écran entre Casasnovas et ses activités commerciales. L’adresse postale indiquée dans les CGU pour REGENERE LIMITED nous a aussi intrigué : Pod 2, The Old Station House. Après vérification, nous avons pu déterminer qu’il s’agit d’une simple boîte aux lettres nommée officepods dont les services sont facturés au minimum 50€ HTVA par mois.

Ces pratiques opaques n’en restent pas moins légales. L’Irlande est un paradis fiscal situé au cœur même de l’Europe, affichant un impôt sur les sociétés de seulement 12,5%. D’autres entreprises peu scrupuleuses localisent leur siège sur l’île pour défiscaliser un maximum de leurs activités tout en profitant de la discrétion offerte par la loi locale. C’est notamment le cas des géants de la tech Facebook et Google (à qui appartient YouTube), dont se sert Casasnovas pour mettre en avant ses contenus sponsorisés et assurer la vitrine de son modèle économique. Le “résistant au système” apparaît de plus en plus intégré au modèle des GAFAM, jusqu’à s’inspirer de leurs techniques d’optimisation fiscale. Ce qui ne l’empêche pourtant pas de continuer à se poser en victime de leur censure. 

Reste à savoir comment Thierry Casasnovas parviendra à retirer du cash de ce montage financier ? Son nouveau partenaire Franck Brunet donne quelques pistes en toute transparence dans cet article de blog. Dans le cas de Google, les fonds qui entrent en Irlande transitent ensuite par les Pays-Bas et les Bermudes avant d’être disponibles. Il n’est pas certain que le naturopathe ait les moyens d’une opération fiscale aussi complexe. Sur Twitter/X, il met en avant le fait qu’il ne toucherait rien personnellement sur les abonnements, tout en étant dans le même temps très agressif sur son canal telegram quand des adeptes aux moyens limités lui font remarquer le prix conséquent de l’abonnement. Ce qui l’intéresse ici, c’est peut-être surtout la tranquillité que lui offre ce montage quant à sa responsabilité personnelle dans ce que va continuer de produire Regenere et les conséquences que cela pourrait avoir sur la santé des gens. 

L’an dernier, le site confusionniste Le Courrier des Stratèges publiait un article de soutien à Thierry Casasnovas au titre tout en nuance : Casasnovas ou Pfizer ? Jésus, ou Barabbas ? Une brève en tonalité binaire, dans laquelle l’auteur compare les méthodes du naturopathe à celles du géant pharmaceutique. Une compagnie que Thierry Casasnovas a lui-même vertement critiquée durant toute la crise sanitaire en la décrivant comme la figure de proue de “Big Pharma”, en guerre contre le vivant et la santé naturelle. Une opposition d’autant plus amusante que Pfizer profite également des avantages fiscaux irlandais pour s’affranchir des taxes locales en vigueur. Elle aussi s’est installée en Irlande en 2023 pour défiscaliser une grande partie de son chiffre d’affaires. Pas sûr que les personnes qui suivent le chantre de la naturopathie et autoproclamé résistant au système en place, apprécient de voir leur chevalier blanc user des mêmes méthodes que le géant de l’industrie pharmaceutique qu’il prétend combattre.